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18.10.2021

Dérives de la méthanisation en Île-de-France

18.10.2021 -

Moratoire sur la methanisation

La Confédération paysanne demande un moratoire face au développement effréné d'unités de méthanisation partout sur les territoires
La région Île-de-France est très loin d'être autonome pour couvrir les besoins alimentaires de sa population. Alors qu'il y a tant à innover pour répondre à la demande de nos concitoyens en produits sains et locaux, nous nous insurgeons face au développement effréné dans nos territoires, dénués d'élevages, d'unités de méthanisation valorisant des cultures alimentaires qui pourraient être dédiées à l'alimentation humaine ou animale.
 
Pas moins de 39 unités sont en projet dans notre région ou déjà en fonctionnement, 33 pour la seule Seine-et-Marne !
 
Les pouvoirs publics applaudissent et subventionnent largement cette industrie censée produire localement une énergie renouvelable , répondant aux enjeux écologiques, certes mais tout dépend du modèle développé...
 
Le modèle prôné par l'industrie énergétique dans la région consiste à faire pousser des cultures alimentaires, à grands renforts d'engrais et de produits de synthèses néfastes pour l'environnement et la santé, et à jeter directement la récolte dans les méthaniseurs pour produire du gaz.
L'apport en cultures dites principales est, certes, limité à 15 % du tonnage brut par an mais ni les cultures intermédiaires ni les prairies permanentes ne sont comprises dans ces 15 % ; maïs en culture intermédiaire et prairies ensilées servent donc à alimenter des méthaniseurs.
 
Ces projets sont une insulte faite à la vocation première des agriculteurs qui est de nourrir leurs concitoyens. Insulte d'autant plus forte que ces projets leurs sont vendus comme une source de revenus complémentaire à leur maigre rémunération. Autrement dit, on ne gagne plus suffisamment sa vie en nourrissant la population, il faut produire toujours plus et jeter la récolte directement. De même, il faut investir et emprunter toujours plus pour prétendre à une réelle rémunération.
 
Dans un contexte ou la pression foncière est très forte et où nombre de personnes voulant revenir à l'agriculture se découragent faute d'accès à du terrain agricole, l'accaparement de terres pour ces orientations énergétiques doit tout simplement être dénoncé. 
 
Il faut aussi dénoncer les risques de pollution des sites (eau, air) et les risques et nuisances pour les riverains de plus en plus répertoriés : augmentation des accidents dus aux méthaniseurs agricoles, diffusion d'hydrogène sulfuré, circulation d'engins, bruit, odeurs, impacts de l'épandages des digestats.
 
Sachant que chacun de ces projets demande des investissements de plusieurs millions d'euros et la bétonisation de dizaines d'hectares de terres agricoles, l'ensemble des franciliens et franciliennes doivent s'emparer de ce sujet. 
 
Nous, membres de la Confédération paysanne Île-de-France, demandons la mise en place imminente d'un moratoire sur ces projets et la réalisation d'un premier bilan, s'appuyant sur un audit indépendant des installations existantes et une Analyse de Cycle de Vie (ACV) complète, prenant en compte l'ensemble des impacts environnementaux.
NOUS CONTACTER Confédération Paysanne d'Île de France

Pour toute information: idf@confederationpaysanne.fr / 06 50 47 74 63