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29.03.2024
Défendons la production de viande ovine locale face à la concurrence déloyale !

Rompre avec le libre-échange est vital pour l’installation en élevage ovin et pour garantir des prix rémunérateurs qui permettent aux paysannes et paysans de vivre dignement de leur métier.
La récente adoption de l'accord UE**-Nouvelle Zélande en juin 2023 est un véritable danger pour l'avenir de l'élevage ovin français.
Le principal pic d'importation d'agneaux néo-zélandais est observé autour de Pâques.
Rappelons que la production française couvre seulement 46% de la consommation nationale de viande ovine. Reconquérir notre souveraineté alimentaire est un enjeu majeur en viande ovine.
Nous revendiquons:
La sortie immédiate de l'accord UE**-Nouvelle Zélande et du CETA & l'arrêt des négociations d'accords de libre-échange, notamment avec le Mercosur**, l'Australie, le Chili, le Kénya…
Une loi sur le revenu paysan interdisant l'achat de nos produits agricoles en-dessous de leur prix de revient ( = coût de production + rémunération de notre travail + notre protection sociale)
Des prix minimum d'entrée sur le territoire national fixés à la hauteur de nos prix de revient, pour neutraliser la concurrence déloyale.
Nous avons besoin d'une protection économique et sociale contre la concurrence déloyale !
Le libre-échange délocalise, l'agriculture paysanne relocalise !
Témoignage de Valérie Sil, éleveuse d'ovin dans le sud-Essonne
L'agneau importé de Nouvelle-Zélande est vendu 9,15 euros le kilo dans une grande surface d'Etampes, près de chez toi. En quoi à ce prix, on peut parler de concurrence déloyale ?
L'Institut de l'Élevage évalue le coût moyen de revient d'une carcasse d'agneau à 12,86€ / kg pour la France.
A cela, il faut ajouter le coût du transport vers l'abattoir qui se trouve à 160km de la ferme, la prestation d'abattage et de découpe dans un atelier ainsi que le retour de la viande mise sous vide. Si j'ajoute la rémunération de mon salarié j'estime être à un coût de revient d'environ 14€ du kilo sans me rémunérer.
A cela, il faut ajouter le coût du transport vers l'abattoir qui se trouve à 160km de la ferme, la prestation d'abattage et de découpe dans un atelier ainsi que le retour de la viande mise sous vide. Si j'ajoute la rémunération de mon salarié j'estime être à un coût de revient d'environ 14€ du kilo sans me rémunérer.
Les conditions d'élevage en France et en Nouvelle-Zélande ne sont absolument pas les mêmes, ne serait-ce qu'en termes d'échelle. Les élevages néo-zélandais comptent en moyenne 2000 à 3000 brebis contre 300 brebis en France. Pour ma part, j'ai 250 brebis . Ceci permet une économie d'échelle sur les coûts d'abattage et de transport.
En terme de normes sanitaires aussi. Mon troupeau est mené en plein-air intégral et en agriculture biologique, les agneaux sont élevés plus longtemps, pendant 8 mois. Les traitements sont uniquement curatifs et non préventifs, ce qui induit plus de temps de soin aux animaux.
Pour ma part, je commercialise uniquement en circuits-courts et n'ai pas de difficultés à vendre ma production. Beaucoup de clients appellent en cette période de Pâques pour avoir un agneau de qualité, loin du « faux-frais » de Nouvelle-Zélande.
[méthode de conditionnement en « chilled » = emballage en plastique étanche dans lequel l'oxygène est remplacé par du dioxyde de carbone, maintenu à une température comprise entre -1 et 0° C et qui permet de conserver la viande d'agneau, sans la congeler, jusqu'à seize semaines et elle est donc présentée dans les étals et aux consommateurs comme de la viande fraîche ].
[méthode de conditionnement en « chilled » = emballage en plastique étanche dans lequel l'oxygène est remplacé par du dioxyde de carbone, maintenu à une température comprise entre -1 et 0° C et qui permet de conserver la viande d'agneau, sans la congeler, jusqu'à seize semaines et elle est donc présentée dans les étals et aux consommateurs comme de la viande fraîche ].
Quels sont les principaux freins à la production ovine en Île-de-France ou à l'installation d'élevages?
L'accès au foncier en premier lieu, il est difficile de trouver des pâtures surtout en agriculture biologique et avec les épisodes de sécheresse.
L'abattage aussi est une vraie problématique ; je dois faire 160km aller puis retour lorsque j'emmène les animaux à l'abattoir.
De plus, nous subissons une augmentation du prix des matières premières, que ce soit sur le prix du plastique qui sert à la mise sous vide de la viande et qui est répercuté sur le prix de la prestation au kilo ou bien encore le prix des semences pour les pâtures d'hiver.
L'abattage aussi est une vraie problématique ; je dois faire 160km aller puis retour lorsque j'emmène les animaux à l'abattoir.
De plus, nous subissons une augmentation du prix des matières premières, que ce soit sur le prix du plastique qui sert à la mise sous vide de la viande et qui est répercuté sur le prix de la prestation au kilo ou bien encore le prix des semences pour les pâtures d'hiver.